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à Anne-Sylvie BOUCHAND

Sylvain THOMAS

 

PETIT TRAITE DE PEDAGOGIE ET DE PRATIQUE INSTRUMENTALE A L’USAGE DES ENSEIGNANTS, ET MUSICIENS

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Je tiens à remercier tout particulièrement Anne-Sylvie BOUCHAND, cheffe du bureau de l'organisation de l'achat et de l'approvisionnement (BOAA) à la mairie de Paris à qui ce fascicule est dédié et qui est mon élève depuis plusieurs années. Elle a débuté et appris piano en utilisant totalement mes méthodes alternatives. Elle a très tôt pris plaisir à la pratique de cet instrument et m'a considérablement aidée par ses retours à tester, améliorer, optimiser et parfaire les systèmes que j'ai créé et mis en place.

 

Préambule     p.4 Lecture                p.13 Psychologie                   p.16

Méthode de travail   p.18

Méthode de l’enseignant (additifs)   p.28

Technique                p.30

Comment se détendre ?    p.30

Position de la main    p.31

Travail de la Vitesse    p.32

Analyse, moyens mnémotechniques p.33

Arrangements    p.33

Mode d’emploi graphismes et exemples    p.34

Créations de graphismes  p.38

Graphisme vierge                       p.38

Quelques formules d’accompagnements MG    p.39

Conseils d’harmonie    p.39

Bio    p.41

 

Préambule

J'enseigne le piano depuis plus de quarante ans dans les conservatoires, associations et en cours particuliers, et depuis quinze ans environ, la guitare, la flûte traversière et le chant. J’ai également travaillé pendant une bonne dizaine d’années  dans les conservatoires municipaux de la ville de Paris. Je suis pianiste concertiste, issu des conservatoires et de tout l’enseignement académique classique que je connais parfaitement.  J’ai été élève de Germaine Mounier et Jean-Marc Luisada. Je suis aussi passionné      et pianiste de jazz. Les musiques actuelles comme la chanson française, la musique pop rock m’attirent également et je les pratique avec des musiciens et chanteurs lors de concerts.

 

La lecture de la musique, plus précisément du solfège peut-être très souvent un frein,     à l'enseignement du piano et d'une façon générale, de tout autre instrument plus particulièrement en conservatoire, école de musique. Déjà, lorsque j'étais élève, personnellement, je n'ai jamais aimé cette discipline que j'étais obligé de pratiquer     une heure, voire une heure trente par semaine. Dans l'apprentissage du piano cela   prend une dimension plus complexe car il faut lire la clé de sol et la clé de fa en même temps. Pour les autres instruments, il peut y avoir jusqu’à l’alternance de trois clés, clé de sol, de fa et clé d'ut. Il n'y a pas longtemps, des pédagogues ont proposé des solutions pour alléger le rôle du solfège, la FM, l'importance de la lecture traditionnelle et finalement, cela n'a rien donné.

 

Lorsque j'ai commencé à enseigner, la difficulté d’apprentissage et l’absence de méthode de travail me sont apparus de façon plus prégnante. C’est pourquoi, j'ai eu le désir, l’intérêt et l'opportunité de chercher et de proposer une autre approche pédagogique.

 

Ces dernières années, les attentes sont plus aigues. La société a évolué, il faut faire plus vite : les jeunes ont l'habitude d'obtenir les choses plus rapidement en réclamant un effort moindre. Ils demandent à jouer des morceaux qui leur plaisent, qu'ils connaissent et sont peu enclins à faire des efforts afin de découvrir d’autres répertoires, notamment la musique classique. La société de consommation et l'évolution technologique n'y sont pas étrangères.

 

 

Ces différentes causes peuvent expliquer une défection des élèves dans les conservatoires, les écoles de musique et un désintérêt à l’égard de la musique classique et, à contrario, un engouement pour les enseignements dispensés dans les associations et par les professeurs particuliers ou autres organismes parallèles. Force est de constater que les tutos sur YouTube ont également un succès grandissant en proposant une alternative efficace à la notation et au répertoire classique. Cette approche novatrice attire de plus   en plus de public.

 

 

Néanmoins, le système de transcription de la musique n'a pas évolué vers une simplification ou tout autre écriture parallèle, qui permettrait de simplifier la lecture, le déchiffrage. Même au sein des associations, des professeurs souvent formés aux méthodes traditionnelles, proposent               la lecture comme mode de transmission dans le cadre de leurs cours de formation musicale, même si celui-ci n’est pas forcément obligatoire.

 

 

Sur un autre plan, Il y a aussi beaucoup d'a priori, d'idées reçues issues de l'éducation traditionnelle qui circulent encore dans l'inconscient collectif malgré les avancées de la psychologie et des sciences cognitives dans la société : « plus c’est dur, mieux c’est, cent fois sur le métier remettez votre ouvrage... ». Cette vision alourdit considérablement l'apprentissage, freine l'approche de la musique en général, de la musique classique en particulier et également, celle du solfège. Ces images véhiculées créent des inhibitions qui peuvent bloquer tout individu désirant aborder la pratique d'un instrument, dans le domaine classique ou autre.

 

 

Les conservatoires ont été créés après la Révolution française de 1789 afin de pourvoir les orchestres      professionnels classiques. Ils avaient donc pour vocation de former des professionnels de la musique, donc des gens de haut niveau, des virtuoses qui répondaient aux exigences du répertoire classique pour pouvoir interpréter les œuvres, difficiles, de niveau professionnel au programme des concerts. Il semble exister un lien de cause à effet entre cette vision et les attentes des conservatoires ; En effet, c'est dans l’optique de former des professionnels que les professeurs dans ces structures académiques continuent d’enseigner à un public qui ne veut la plupart du temps que rester des amateurs…

 

Or, il existe un fossé énorme entre l'enseignement proposé dans les structures classiques qui visent à former des professionnels et la quasi-majorité des enfants qui veulent faire de la musique uniquement pour le plaisir, donc en amateurs. D'où, effectivement, un nombre très important d'élèves qui abandonnent avec surtout le sentiment d'être incapables, nuls, ce qui les empêche    de renouveler leur tentative ultérieurement. Quel gâchis ! J'ai très souvent récupéré des élèves complètement démotivés. Malgré tout, ils ont     rapidement retrouvé le désir et le plaisir de jouer grâce à un répertoire adapté, choisi par eux et ma pédagogie fondée sur le plaisir.

 

 

Il y a quelques années, j'ai lu une étude qui disait que 1 % des élèves des conservatoires devenaient professionnels, 4 % continuaient en amateurs et le reste abandonnaient... Pour avoir enseigné à beaucoup d'élèves qui avait été écartés du cursus de ces établissements, car ayant échoué aux examens et ayant dépassé la limite d'âge, j'ai pu constater que, malheureusement, le fait de quitter le conservatoire s’accompagnait, et irrémédiablement la plupart du temps, d’un sentiment d’échec, d'être incapable de pratiquer cet instrument. Donc ils abandonnent toute velléité, la plupart du temps de s’y remettre ultérieurement.

 

 

Contrairement aux associations et aux cours particuliers, les conservatoires et les écoles de musique dans leur fonctionnement n'intègrent jamais, ou peu, la notion de plaisir. Il y a eu depuis quelque temps, des avancées pour créer des PPC, Parcours Personnalisés sur Contrat, qui permettent une pratique  amateur fondée prioritairement sur le choix du répertoire et sur le plaisir, mais cela reste encore très sporadique.  Comme jusque-là la demande  était forte, surtout de la part des classes sociales aisées, il y avait toujours un renouvellement de la clientèle. Mais la société a changé et de moins en moins d'enfants sont prêts à fournir cet effort même si les parents, toujours convaincus des valeurs de leur milieu, les inscrivent. Il y a néanmoins en ce moment des gens pour essayer faire bouger les choses, j'en suis ! J'en veux pour témoin un professeur qui enseigne dans un conservatoire de la région parisienne, dont j’ai entendu parler par l'intermédiaire d'une élève adulte, et qui cherche des solutions alternatives pour enseigner le solfège et l'instrument…

 

Il en est de même pour les adultes qui souhaiteraient apprendre au sein de certains conservatoires ou dans des associations mais qui ont malheureusement en tête toutes ces idées reçues sur le solfège et l'apprentissage d'un instrument. Je connais bien cette situation car mes futurs élèves m'en parlent très fréquemment, surtout les adultes concernant     le solfège...

 

 

De plus, le phénomène des tutos sur YouTube vient fragiliser et concurrencer fortement les établissements   académiques sur tous les registres et pas seulement les répertoires de chansons, variétés, pop rock, musiques  actuelles ; en effet, des jeunes apprennent des morceaux classiques, et parfois des pièces de niveau professionnel grâce à ces vidéos ! Le résultat est parfois bluffant et laisse à penser que ces derniers sont élèves de conservatoires, alors qu’ils ont appris  seuls grâce à  des tutos ou des vidéos sur YouTube. Ces résultats prouvent, de façon évidente, que des voies parallèles, alternatives, plus directes, plus faciles et ludiques sont tout à fait possibles pour accéder au répertoire classique, ou autres, sans passer directement par l’apprentissage fastidieux du solfège...

 

 

Allant très régulièrement au Monoprix du centre commercial des Halles à Paris, magasin qui possède un piano de bonne qualité, j'ai pu rencontrer des jeunes qui effectivement, possédent des niveaux assez impressionnants en musique classique, et donc un niveau technique à la hauteur de ces œuvres. Après quelques  échanges amicaux, ils m'ont révélé qu'ils avaient tout appris en regardant des vidéos sur YouTube... Bluffant ! Certains possèdent même une tenue de mains impeccable qui pouvait laisser supposer une formation classique. Il n'en est rien.  J'ai pu constater des doigtés par moments peu pratiques et témoignant d'un parcours autodidacte mais d'une façon générale, il n'y avait rien de complètement  aberrant. Néanmoins, dès que je le peux, je les félicite, les encourage à continuer        et leur donne des conseils techniques réalisables à leur niveau.

 

 

Je vais également aussi dans les gares parisiennes où des pianos sont installés au tout-venant et, malheureusement, en moins bon état du fait de leur position. Et là j'ai rencontré également des jeunes pianistes tout aussi talentueux et auto-formés aux tutos et vidéos You tube.

Il y a aussi le cas fortement médiatisé de ce jeune pianiste, Rayane Hechmi, venant de banlieue, vivant en foyer, pratiquant le piano depuis environ un an, qui a appris cet instrument et     la musique classique sur des pianos de gares grâce à YouTube. Il a été révélé récemment dans l’émission « La France a un incroyable talent ». Il est symptomatique et très symbolique de l'évolution des mentalités, de ce que l'on    peut faire avec ce genre de parcours, et surtout que l’on accéder à un répertoire classique de haut niveau sans passer par des institutions et des pédagogies       traditionnelles. D'ailleurs, celui-ci a été admis dans le conservatoire du 12e arrondissement pour y parfaire sa formation. Preuve que les deux ne sont pas incompatibles ni antinomiques, à l'instar de ce que je propose. Et preuve aussi que les conservatoires et les écoles de musique doivent s'ouvrir à d'autres pédagogies alternatives, plus ludiques, rapides, efficaces et adaptées à un public de jeunes désireux de maîtriser, entre autres, le répertoire classique.

 

 

Tout cela montre aussi que la musique classique n'est pas réservée à un public de gens aisés, qu’elle n’est pas une musique élitiste, savante, qui ne pourrait être apprise et perpétuée que dans un contexte social favorisé. Elle peut également être accessible à des milieux beaucoup moins favorisés grâce à des techniques parallèles, un apprentissage plus ludique, plus facile, plus rapide avec le plaisir qui  lui est associé. Preuve également que cette musique est universelle et traverse les    barrières sociales.

 

 

Mes alternatives personnelles vont exactement dans ce sens et je propose des voies nouvelles en même temps qu'une codification qui aide la mémoire, une transcription beaucoup plus facile à lire et à réaliser sur l'instrument, le piano, et donc qui allège l'apprentissage et la pratique. Par là même, celles-ci augmentent considérablement la sphère du plaisir. Mon quotidien d'enseignant me l'a mille fois prouvé ! Elles peuvent aussi être adoptées par les structures classiques car non antagonistes avec le répertoire et la réintégration du solfège ultérieurement pour la suite des études. Le démarrage peut être aisément réalisé avec ma méthode de transcription. Elle peut aussi être le support de transcriptions de pièces plus difficiles voire beaucoup plus complexes encore. Ce fut rare mais j'ai pu en réaliser, même pour des pièces du répertoire classique. Ma formation classique, mon grand intérêt et mon désir d'offrir le plaisir de la musique au plus grand nombre et à toutes les couches sociales me permettent de proposer des solutions qui possèdent des avantages que le milieu classique peut intégrer pour continuer d’exister en se dotant de nouveaux outils pédagogiques.

 

Le système alternatif de lecture que j'ai créé et que je présente dans ce traité ne fonctionne que pour le piano puisqu'il est fondé sur la structure même de l'instrument avec les touches blanches et noires. Il est inspiré des tablatures pour la guitare. Donc impossible à transposer pour les autres instruments. Par contre la méthode de travail et celle           de l’enseignant concernent les autres instruments aussi.

 

 

Ce que je propose pour la lecture, je l’ai testé majoritairement à un niveau amateur. C'est le public le plus répandu dans les conservatoires ainsi que d'une façon générale. Mais concernant la méthode de travail et le reste, j'ai pu le tester avec des    élèves de niveau préprofessionnel, professionnel et cela fonctionne tout aussi bien.

 

 

Nous sommes à une époque de plus en plus difficile où le désir, voire la nécessité de faire de la musique pour échapper à une réalité anxiogène, inconfortable n'est plus compatible ou très difficilement avec un enseignement académique peu adapté à la pratique amateure. J'en veux pour preuve, toujours dans les conservatoires, les écoles musique, les plaintes récurrentes, le même constat d’élèves qui ne travaillent pas, en absence de motivation et ayant parfois de gros problèmes de concentration, de dyslexie, dysorthographie, dispraxie…

 

 

Depuis longtemps j'ai cherché, testé et trouvé des solutions alternatives pour le solfège, l'apprentissage du piano et d'autres instruments puisque j'enseigne aussi    la guitare, le chant et la flûte traversière. Et celles-ci, dans le contexte actuel révèlent de plus en plus leur efficacité et la nécessité de les proposer à un public le plus large possible, dont celui aussi des établissements classiques.

 

 

L'apprentissage d'une façon générale est toujours un équilibre entre contraintes et plaisir. Trop de contraintes conduisent majoritairement à l'abandon sauf dans des cas très rares. Le plaisir permet de supporter certaines contraintes qui sont nécessaires néanmoins à toute forme d'apprentissage. Il faut réhabiliter fondamentalement la notion de plaisir et lutter aussi contre toutes les idées fausses que la société et l'éducation ont bien ancrées dans les mentalités. Mon but ultime  a toujours été d'apporter à mes élèves petits ou plus âgés un maximum de plaisir avec un minimum d'efforts. Et c'est possible !!! Je le réalise depuis 30 ans environ.

 

 

De plus, la pratique de la musique reconnecte les hommes avec leur cerveau émotionnel, aide les jeunes à se structurer, à forger leur volonté et les personnes d’un certain âge à conserver une activité cérébrale importante, même physique, qui aide à lutter contre l’arthrose et les effets du temps !

 

 

Mon but ici n'est pas de polémiquer, ni de rentrer en conflit avec les établissements d’enseignement musicaux, ni de dénigrer le travail des professeurs de conservatoire qui font de leur mieux avec l'enseignement qu’ils ont reçu. L’objectif est plutôt de leur montrer que d'autres voies sont possibles et leur donner de nouveaux       outils pédagogiques pour les aider au quotidien. Mon but est d'apporter, développer des solutions pour rendre la pratique musicale et instrumentale beaucoup plus libre et source d'un plaisir qui peut être très grand .

 

 

J'ai travaillé et travaille encore avec public spécial : trisomique, déficients mentaux, autiste Asperger... J’ai pu trouver, développer à travers ces expériences, des outils spéciaux, des réflexions, des adaptations permanentes, passionnantes qui m’ont beaucoup aidé dans un cadre plus traditionnel.

 

 

Je vous livre ici à présent toutes les pistes et directions qui m'ont permis de réaliser cela depuis trente ans environ. Autant dans le domaine de la lecture, du solfège, de la formation musicale que de l'apprentissage technique et musical, de la méthode de travail, ici pour le piano principalement, pour les autres instruments aussi (excepté pour la lecture, les arrangements et les graphismes).

 

 

Mes méthodes sont très différentes de la pratique courante : lecture traditionnelle et apprentissage. J’utilise d’abord le mimétisme (la tradition orale), mon système alternatif de lecture pour ensuite évoluer vers les systèmes classiques, pour ceux qui le désirent bien sûr. Les gens apprennent plus vite avec d'abord juste le jeu, la mémoire visuelle. Et ceci   n'est absolument pas antinomique avec, ultérieurement, les méthodes traditionnelles. Cela fonctionne très bien, c’est une réalité que                    j’ai éprouvé au quotidien personnellement. Les méthodes traditionnelles ne sont pas forcément mauvaises mais plus longues, plus difficiles et beaucoup moins sources de plaisir, du moins au début et associées avec l’apprentissage du piano.

 

 

La musique est une thérapie dans ce monde qui va mal, où la notion d'effort est plus difficile avec les jeunes qui ont tout, tout de suite et ne vont pas forcément bien dans ce monde en pleine mutation...

 

 

En réalité, il n’y a pas besoin de beaucoup travail, plutôt de la régularité. La régularité paye même avec peu de travail. Bien sûr, pour atteindre un niveau professionnel, le temps de travail doit, assez jeune, augmenter de façon assez importante voire très importante.

 

 

D'une semaine sur l'autre on n'oublie pas, même s’il y a peu ou aucune pratique. Ça aussi, je l’ai longuement testé, constaté à maintes reprises tous âges confondus, et pratiqué pour diverses raisons. Bien sûr, lorsque l'on une échéance proche, que l’on veut atteindre un niveau supérieur ou professionnel, il faut travailler plus voire beaucoup plus selon les capacités personnelles. Mais néanmoins on peut faire beaucoup moins et plus efficace.

 

Cette méthode est valable pour tous les répertoires, le classique y compris. Cela n'empêche pas l’élève d'avancer, même vers un niveau professionnel. Je parle surtout du démarrage et très majoritairement de gens intéressés pour se faire plaisir dans la pratique musicale amateure.

 

La lecture peut se réaliser assez rapidement avec ma technique alternative et mes graphismes. Et le principal sera réalisé, le jeu, la maîtrise du clavier et des doigts, l’indépendance des mains et des doigts. Et la dimension fondamentale du plaisir a été aussi développée.

 

 

J'ai constaté aussi que la pratique de l'ordinateur et des traitements de texte permet à un débutant de s'installer rapidement au clavier ; en effet, les deux mains sont utilisées et (tous) les doigts séparément pour faire des choses différentes. C’est le même principe que la pratique du piano, et aussi d’autres instruments.

 

 

Il est possible de progresser et d’apprendre avec tous les répertoires. Tout dépend du degré de difficulté du morceau, et celui-ci peut être très difficile, et l'arrangement tout aussi complexe. C’est vecteur de progrès si l'élève peut le faire. Une mère d'élève me demande un jour si on ne fait pas plus de progrès en pratiquant la musique classique, je lui réponds que non en lui expliquant ceci.

 

 

Mes graphismes ne sont pas incompatibles avec l'apprentissage du solfège et de la lecture absolument nécessaire pour un niveau préprofessionnel ou ultérieur. C'est juste une façon de démarrer la musique et l'instrument beaucoup plus rapide,  intuitive, instinctive, plus agréable, directement avec l'instrument sans l'alourdir        avec la lecture traditionnelle. On peut aussi utiliser la tradition orale en s’appuyant sur le mimétisme. Il faut surtout privilégier le plaisir pour installer une pratique basée sur celle-ci et la pérenniser dans le temps. Comme on le dit en psychologie et                            c'est une réalité absolue : l'être humain fonctionne selon le principe de plaisir ! C'est le moteur principal de toute activité humaine. La plus fluide et humainement    efficace dans la durée. Cela permet d’aider à fournir l'effort nécessaire pour tout apprentissage.

 

 

Il y a aussi la nécessité pour enseigner d'être au clair avec soi, ne pas prendre l'élève pour une prothèse narcissique, un singe savant. Il ne faut pas le surinvestir,                    mais plutôt s'occuper de son plaisir, de sa progression, être un accoucheur, extraire de lui ce qu'il y a de potentiel, ne pas l'utiliser comme un faire-valoir, rester modeste et     humble.

 

 

 

La lecture

 

Le problème de la lecture sur les partitions étant récurrents et de plus en plus compliqué à proposer, j'ai mis au point un système de graphismes qui permettent au départ de fixer, réécrire, arranger des partitions, et de lire beaucoup plus facilement aussi bien des partitions du répertoire classique   que d'autres plus modernes comme la variété, le jazz, les musiques actuelles etc.

Il s'inspire des tablatures de guitare en proposant des graphismes qui représentent des claviers de piano. Ils ont été testés et sont efficaces. Généralement pour le 3e cycle les élèves sont en mesure de lire le système traditionnel de lecture. Néanmoins je peux réaliser à la demande des partitions de ce niveau-là avec ce graphisme. N'hésitez pas à me demander tel ou tel morceau, quel que soit le niveau, je vous l'enverrai gracieusement. Mes coordonnées sont à la fin de ce fascicule

Quelques exemples extraits de morceaux classiques 1er et 2d cycles (pages 35 à 37).

 

Ex : (extrait de la méthode Pouillard)

 

 

 

Il est aussi possible de réaliser des partitions classiques à partir des recueils ou morceaux qui sont donnés dans les conservatoires et écoles de musique. Si vous avez, vous, professeur dans ces institutions, le temps, la possibilité et que l'établissement et le système en place vous le permettent…

 

La lecture est meilleure dans le sens opposé à la pratique habituelle. D'abord mimétisme, lecture avec système alternatif, plus facile, et ensuite lecture classique ultérieurement. On peut passer progressivement des graphismes à la lecture traditionnelle


Avec de très jeunes enfants j'ai utilisé une couleur par notes par le collage des gommettes sur le clavier et des feuilles avec des feutres pour dessiner les couleurs des notes. Ce n'est pas nouveau mais toujours ludique et facile pour eux.

 

Concernant la lecture, je me suis rendu compte que l'enseignement qui est lié à une lecture classique, la plupart du temps est majoritairement lourd et freine l'apprentissage et aussi le plaisir. J'ai adopté assez rapidement une pédagogie basée sur le mimétisme, système qui permet de jouer directement sans passer par un intermédiaire de lecture assez lourd à mettre en place et à maîtriser. J'utilise bien sûr mes graphismes, tous répertoires confondus, arrangés ou non, pour fixer la partition et leur permettre de retrouver la musique si le par cœur leur fait défaut entre deux cours. Donc, mimétisme et soutien de mes graphismes. Cela n'empêche pas après, très progressivement, de commencer à leur apprendre la lecture des notes sur une portée. Graphiquement, mon système n’est pas très éloigné du système classique. Mais le principal est acquis, c'est-à-dire le jeu, le plaisir de jouer, la maîtrise des gestes, l'indépendance des mains et des doigts et l'appropriation de l'espace du clavier. Donc, un processus complètement opposé à celui des conservatoires, de l'enseignement classique qui préconise d'abord la lecture pour pouvoir jouer les morceaux.

 

Élément aussi très important, je propose toujours des morceaux que l'élève connaît et donc a en mémoire ou qu'il a entendu jouer par le professeur et qui lui plaît, si ce n'est pas possible autrement. Dans ce cas, lui enregistrer pour qu'il puisse le réécouter et le mémoriser. Ce point est crucial car il est d'autant plus motivé qu'il veut reproduire quelque chose qui lui plaît. Et ceci lui donne l'énergie, la motivation de dominer des difficultés savamment dosées donc réalisables et adaptées en permanence pour arriver à concrétiser son projet de jouer tel ou tel morceau. On est encore là à l'opposé des établissements où l'élève n'a pas le choix ou quasiment jamais des morceaux. Même si on lui joue une fois il ne l'a pas mémorisé assez pour que cela l'aide et même s’il aime le morceau proposé il faudra qu'il relise la partition avec les notes et le rythme de celle-ci. Travail Fastidieux avant de pouvoir enfin espérer jouer le morceau. Comme on peut le voir avec ma méthode on arrive au même résultat. L'élève peut jouer le morceau mais plus rapidement et avec une légèreté qui lui permet d'alimenter sa motivation par le fait de pouvoir jouer beaucoup plus rapidement et avec des contraintes minimales. Les années et l'expérience ont validé et pérennisé le résultat de mes recherches. Par ce biais aussi on évite la lecture du rythme. Le morceau mémorisé permet de reproduire instinctivement le rythme d'une mélodie. Si la lecture du rythme n'est pas utilisée ici directement par la lecture mais par la mémoire, elle n'est pas oubliée bien sûr dans les cours de FM.

 

Tout cela n'est pas incompatible avec l'apprentissage de la musique classique. Car si au début on utilise des notations alternatives pour des morceaux peu complexes, le fait d'apprendre à lire réellement les partitions par la suite permet en même temps que les progrès techniques, d’aborder des répertoires plus complexes et qui nécessitent effectivement une notation normale. Mon système de notation n’est pas incompatible avec une complexité semi-professionnelle, voir professionnelle. Mais néanmoins la notation traditionnelle reste meilleure à ce niveau car plus aérée. La réalité de mes cours m'a plutôt confronté la plupart du temps au démarrage et à l'entretien de pratiques amateurs. Donc, toujours avec la possibilité d'utiliser mes propres inventions.

 

Lorsque mes élèves lisent des partitions écrites de façon traditionnelle, j'utilise le système de la lecture relative. C'est à dire que lorsque l'intervalle de notes voisines est d'une 2nde voire une 3ce au-dessus ou en dessous je leur demande de ne pas lire le nom de la note mais juste de voir l'intervalle qui sépare une note de la précédente et de jouer la suivante directement. Visuellement, c'est aisément reconnaissable. Je leur fais jouer, déchiffrer des partitions directement en ayant le nom de la première note et en passant aux suivantes en analysant les intervalles relatifs. Lorsque celui-ci est d'une quarte ou plus important, l'élève doit forcément lire la note sans pouvoir se référer à la distance visuellement. Cela permet de lire plus rapidement. On passe beaucoup plus rarement par le nom de note car dans une mélodie on trouve assez souvent des intervalles secondes ou des tierces. L'intervalle de tierce est aisément reconnaissable car il s'agit d'une note située entre les 2 lignes en dessous ou au-dessus de la précédente. L'intervalle de 2nde est aussi facilement identifiable visuellement.


 

Psychologie

 

Le relationnel est fondamental. Une grande partie de la motivation de l'élève dépend de sa relation avec le professeur. Relation positive et fondamentale renvoyant à l'élève une bonne image de lui-même en toutes circonstances, même la pire. Il y a toujours moyen de positiver et d’encourager un élève.

 

Il faut toujours privilégier le plaisir de l'élève, si possible et sa valorisation. Ne jamais perdre cela de vue. C'est ça qui permet de conserver le contact de l'élève avec la pratique et lui permet d'évoluer favorablement même chez les élèves que l'on estime les moins doués. Je l'ai testé et ils sont tous susceptibles d'évolution et de plaisir, chacun avec leurs moyens et potentialités, surtout pour la pratique amateure. Le plaisir et la valorisation aide à surmonter, vaincre les contraintes, les difficultés dans l'apprentissage.

 

Conserver l'aspect ludique et le plus léger possible de l’activité. Éviter au maximum de dire qu'une chose est difficile avant même qu'il ne l'aborde. Sinon psychologiquement, mentalement l’élève est tendu et donc, physiquement aussi. Et la tension musculaire est un frein à l'aisance d'exécution. On peut l’éviter si on n'émet aucun jugement défavorable à l'égard d'un morceau. On fait l'économie de tensions physiques et psychiques absolument inutiles que l'on peut éviter très facilement. S’il y a un problème, juste chercher à le résoudre sans alourdir la charge émotionnelle associée qui peut s'exercer en lien avec le morceau et gêner l'élève lorsqu'il veut s'y remettre. Il faut qu'il puisse associer ce morceau à une activité la plus légère et agréable possible.

 

Adapter en permanence le niveau d'exigence pour que l'élève soit toujours le plus possible dans la réussite.

 

À travers le fait de pouvoir jouer un morceau, l'élève se rassure aussi sur sa capacité à réaliser cette chose et cela le rassure de fait sur lui-même aussi, sa valeur et ses capacités en général. Beaucoup de gens surtout les ados, les plus jeunes et les adultes aussi, sont en attente de rassurance à travers cette activité, ainsi que toutes autres au cours de leur vie.

 

 

Chose très importante : ne pas projeter sur l’élève des attentes trop importantes pour ne pas mettre trop de pression, ce qui risque d'interférer négativement sur ses progrès, son avancée. Il aura très peur de vous décevoir et cette dynamique peut progressivement détériorer, détruire une énergie positive d'évolution. Toujours voir que son plaisir final est très important, ce qu'il peut faire pour y arriver dans la mesure de ses moyens sans perdre de vue qu'il peut faire des progrès en évoluant. Mais toujours rester dans une limite du réalisable et du plaisir qui doit demeurer une des facteurs fondamentaux du but ultime. Vous êtes un accoucheur.

 

Ne jamais crier. Cela ne sert à rien sinon bloquer, angoisser, stresser l'élève ce qui est toujours contre-productif.

 

Toujours positiver. Toujours encourager. Dans toutes situations il est toujours possible de trouver de bonnes choses tout en parlant éventuellement des choses à améliorer pour évoluer.

 

Renvoyer à l’élève une bonne image. Toujours tenir compte de celle-ci. C'est un facteur fondamental à tout investissement humain dans une activité quelle qu'elle soit. Il faut que la personne ait le sentiment de pouvoir y arriver, ou arriver à quelque chose, donc en lui donnant une image positive d'elle-même. Et à quelque niveau que ce soit, il est toujours possible de le faire. C'est à vous enseignant de vous adapter, même s’il y a des difficultés. Ceci est fondamental car à travers l'activité, l'image de l'élève est la plupart du temps en jeu. Donc s’il réussit, il se sent valorisé et cela lui permet d'investir favorablement cette activité et donc son avenir dans cette pratique. Une fois encore la plupart des gens ont besoin de rassurance. C'est indispensable à leur équilibre qui peut être plus ou moins fragile selon la personne. Il y a toujours moyen de valoriser telle ou telle chose pour faire évoluer d'autres détails susceptibles d'amélioration.

 

Autre problème très fréquent : le perfectionnisme. Sans rentrer dans les détails de cette problématique, il s'agit d’un moyen de se protéger de la critique extérieure en étant censé produire un résultat estimé parfait et protéger l'élève du rejet et/ou du désamour. Mais la contrepartie négative est un stress très important qui est souvent plus destructeur que constructeur. Le meilleur moyen d'aider l'élève à lutter contre cela est de lui dire qu'il peut se tromper, que personne n'est parfait, qu'il a le droit à l'erreur bref lui autoriser l’imperfection, la faillibilité. Il faut lui dire également que l’on apprend en faisant des erreurs, qu’on ne va pas le rejeter, ne plus l’aimer s’il ne correspond pas à ces modèles auxquels inconsciemment il s'identifie. Il faut lui permettre aussi de verbaliser, d'exprimer, de mettre des mots sur ces sentiments qui génèrent des angoisses assez puissantes, voire très puissantes et antis productives.

 

Faire une thérapie si possible est un facteur d'évolution personnelle qui permet également d'améliorer considérablement vos capacités humaines et donc aussi pédagogiques et d'être clair avec soi et ses buts.




 

 

Méthode de travail

 

Elle est autant utilisable par le professeur que par l'élève seul. Plus facile à faire faire que d'appliquer soi-même car il est difficile d'être juge et partie. Quand on joue on est pris par la musique et donc moins lucide, on a moins de recul donc moins d'analyse claire de la situation. Mais avec une certaine habitude c’est tout à fait possible.

Lorsque j’étais au conservatoire, jamais aucun professeur ne m’a fourni de méthode de travail pour apprendre les morceaux ou perfectionner tel ou tel passage. Les seules injonctions que j’ai pu recevoir parfois de part et d’autre étaient de répéter, répéter, répéter… Le rabâchage est quelque part une tendance innée et ancrée dans l’éducation. Toute une génération de professeurs le pratiquaient et le portaient aux nues comme la seule manière d’apprendre de façon efficace. Ne disait-on pas « 100 fois sur le métier remettez votre ouvrage ». N’étant pas de nature un gros travailleur et apprenant de façon relativement rapide, je n’ai jamais été adepte de cette technique. Mais ma manière d’apprendre restait très aléatoire quant à sa forme. Lorsque je suis devenu professeur de piano, le problème s’est posé de façon beaucoup plus aiguë. Les élèves ne savaient évidemment pas comment travailler, pour la plupart ne voulaient pas travailler entre les cours qui se déroulaient de façon hebdomadaire et l’impératif était, bien entendu, de leur faire apprendre un morceau. J’ai donc au fil des années, mis au point une méthode d’apprentissage qui visait à être la plus efficace possible avec un minimum de travail et de temps passé. J’avais au collège un professeur de mathématiques qui m’avait dit qu’il fallait être « intelligemment paresseux ». J’ai concrétisé à travers cette méthode cette philosophie qui allait tout à fait dans le sens de l’inclination de la grande majorité de mes élèves et de la mienne en tant que pianiste concertiste bien sûr. J’y suis parvenu et voici donc le fruit d’une expérimentation permanente menée d’une façon très scientifique.

 

Cette méthode n’est en aucune façon un manuel pour travailler la technique. Elle donne une façon très précise d’apprendre la musique, c’est-à-dire de créer des automatismes et des réflexes afin de pouvoir reproduire une séquence musicale du début à la fin avec le moins d’erreurs possible. À cette fin l’élève doit être capable de réaliser techniquement ce que le morceau réclame.

 

 

Évidemment la répétition est à la base de l’apprentissage voire l’amélioration d’un passage ou des passages d’un morceau. Mais fondamentalement quelle est la façon la plus efficace et la moins onéreuse de répéter pour parvenir à interpréter la totalité d’une pièce quasiment sans erreur et d’une façon assez sûre ? La problématique est surtout de savoir comment répartir, entre autres, les répétitions dans le temps. Le travail c’est de la répétition et du repos. Comment les répartir de la manière la plus efficace ?

 

 

Premier principe de base : bannir le rabâchage. Pourquoi ? Car l’on s’aperçoit que lorsque l’on répète un passage plusieurs fois sans discontinu, on peut le faire de 3, 4 fois mais que par la suite on commence à se tromper, à faire des erreurs et on finit par ne plus pouvoir le jouer si on persiste. Grosso modo le cerveau ne peut pas répéter plus de 3 voire 4 fois le même passage d’affilée sans erreurs qui interviennent par la suite. Après il sature et plus on persiste à répéter pour se rassurer que l’on est toujours capable de jouer le passage et plus le nombre d’erreurs augmente, la fatigue et l’énervement aussi par la même occasion. La capacité de changer quoi que ce soit en vue d’améliorer ce passage diminue de plus en plus fortement aussi jusqu’à une rupture brutale qui est le signe évident d’un « ras-le-bol » plus ou moins important. C’est une spirale infernale dans laquelle il faut éviter de tomber. Et c’est tout à fait contre-productif car les erreurs que l’on finit par faire s’enregistrent dans le cerveau et ceci d’autant plus qu’à force de répéter, on répète ces mêmes erreurs voire on en crée d’autres si l’on continue dans ce sens. Plus on répète ces erreurs plus elles sont ancrées dans la mémoire et d’autant plus difficiles de s’en débarrasser.

 

 

Pour se rassurer sur le fait que l’on est toujours capable de jouer un passage que l’on savait et que les répétitions trop nombreuses ont détérioré, il suffit de s’arrêter un moment et vous verrez que vous savez toujours le jouer. Un passage enregistré correctement reste intact dans la mémoire. Sauf si celui-ci est trop frais et que des répétitions trop nombreuses ont pu le déformer.

 

 

Le cerveau est ainsi fait qu’il enregistre très vite les bons comme les mauvais réflexes et sature très rapidement si on lui impose une répétition systématique d’un même élément. Il en découle une augmentation progressive des erreurs car on perd progressivement le contrôle de ses gestes avec la fatigue qui s’ensuit.

 

 

Ainsi découle le second principe de base : essayer dès les départs pour apprendre un morceau, un passage, de sectionner celui-ci en petites cellules assez courtes, afin de les jouer facilement et sans erreur et ceci dans un tempo assez lent pour pouvoir contrôler et enregistrer les bons gestes. S’il y a erreur, on peut en répétant trois voire quatre fois la corriger. Mais si elle persiste il faut éviter à tout prix de s’entêter. La manière la plus efficace d’effacer une erreur, des erreurs est de s’arrêter de jouer ce passage pendant un temps plus ou moins long selon l’ancrage de ces dernières. Plus on insiste plus les fautes se cristallisent dans la mémoire. Si vous y revenez quelque temps après, le cerveau a en quelque sorte ramollit les réflexes et vous pouvez à nouveau beaucoup plus facilement corriger ces erreurs. Entre-temps il s’est reposé. Si vous avez du mal à vous en débarrasser revenez-y le lendemain. Vous verrez que les choses seront plus faciles.

 

 

Le cerveau ne peut gérer qu’une chose à la fois. La chose intégrée, on peut rajouter un autre élément. C’est pour cela qu’il faut couper le morceau ou le passage en cellules simples, faciles à jouer quasiment immédiatement.

 

 

Pourquoi apprendre aussi par passages ? Car sinon on sait toujours beaucoup mieux le début, puisqu’évidemment on commence par le début du morceau, et progressivement la suite du morceau est de moins en moins dans les doigts. Ce procédé permet d’apprendre de façon égale la totalité du morceau.

 

 

Autre principe très important donc : limiter vos répétitions consécutives à 3 voire 4 maximum d’un même passage. Si cela ne suffit pas pour le réaliser sans erreur, réduisez le passage en cellules plus petites car il est peut-être trop long ou passez à autre chose et revenez-y ultérieurement. Il faut changer souvent de passage à travailler pour éviter les répétitions trop nombreuses qui sont un de vos ennemis principaux. Pour consolider un passage, revenez-y plus tard et refaites-le trois à quatre fois maximum.

 

 

Faites chaque passage lentement de façon à jouer 3 fois celui-ci sans erreur avant de passer à autre chose. Si dans vos trois ou quatre répétitions, vous n’avez pas réalisé les trois fois sans erreur, attendez un peu et refaites-le lentement pour parvenir à ce but. Puis passez au passage suivant.

 

 

Autre principe : pour laisser à votre cerveau le temps de digérer ce que vous lui donnez, laissez 10 à 15 secondes entre chaque répétition, voire plus si le passage est plus difficile. Mais pas trop longtemps sinon quelque part on se refroidit et il faut relancer la machine. Ce n’est pas impossible mais il faut le faire lorsque le besoin de se reposer vraiment s’impose à vous. Dans ce cas-là deux ou trois minutes voire un peu plus sont efficaces. Pendant que vous ne faites rien, le cerveau travaille et se repose aussi. Après vous récupérez le fruit de son travail inconscient.

 

 

Autre chose aussi très importante : lorsque vous passez à la répétition d’un autre passage, attendez un petit moment afin que le nouveau passage ne se mélange pas avec le précédent. À cette fin, attendez 30 voire 45 secondes. Vous éviterez ainsi des erreurs inutiles. Ces petits temps de repos sont, l’expérience me l’a largement prouvé, très importants dans la démarche d’apprentissage.

 

 

Autre principe très important : lorsque l’on a un problème à un moment donné il est absolument inutile de rejouer le morceau dès le départ pour résoudre le problème. C’est instinctivement ce que tout le monde fait et cela ne sert strictement à rien. Lorsque l’on a un problème à un instant précis il faut résoudre le problème à l’endroit où il se trouve et par la suite le réinsérer au cours du morceau en travaillant la jonction avec une petite section qui le précède. En principe il faut environ trois fois pour réussir à recoller un passage avec ce qui précède. Si cela ne suffit pas, ne pas insister et le refaire plus tard. Cela viendra tout seul. Attendez toujours bien entendu quelques secondes avant chaque répétition.

 

 

Donc pour éliminer une erreur commencez par répéter trois ou quatre fois le passage. Si cela ne suffit pas arrêtez-vous et revenez-y plus tard généralement cela suffit à l’éliminer. Sinon recommencez le même processus. Vous pouvez aussi le jouer très lentement afin de contrôler plus facilement vos gestes et corriger les erreurs tout en évitant bien entendu les trop nombreuses répétitions.

 

 

Ce travail de répétition ponctué de petites et courtes pauses est efficace un certain laps de temps et la fatigue peut survenir au bout d’un certaine durée. On s’en rend compte lorsque le nombre d’erreurs augmente et que malgré les répétitions, on ne parvient plus à enregistrer convenablement la musique. On peut ressentir cette fatigue mais pas forcément. Le nombre d’erreurs accumulées atteste pourtant de sa présence. Il se peut qu’une petite pause de 2, 3, 4, 5 minutes suffise. Mais si cela ne suffit pas, arrêtez définitivement pour la journée. Généralement les élèves commencent à fatiguer après une vingtaine de minutes. Une demi-heure pour certains. Cinq, dix minutes de repos peuvent parfois suffire à recharger les batteries et repartir pour une autre séance de travail qui cette fois risque de durer un peu moins longtemps. Généralement une séance globale de trois quarts d’heure voire une heure semble être une durée moyenne pour le cours d’un élève ou pour votre travail personnel. Après le travail n’est plus efficace car l’élève est fatigué. On le constate rapidement au nombre d’erreurs et à la difficulté de se concentrer qui s’ensuit. Il faut y revenir le lendemain voire dans un autre moment de la journée si vous le pouvez.

 

En résumé une séquence de travail peut se présenter ainsi :

Un petit passage court et facilement réalisable se répète 3 fois sans erreur pour l’intégrer en tant que réflexe, automatisme. Avec 10 à 15 secondes d’arrêt entre chaque répétition ce qui n’est pas obligatoire si le passage est très facile. Puis après une pause un peu plus longue, on passe au passage suivant et on lui applique la même recette. Et ainsi de suite pour la totalité du passage, du morceau si celui-ci n’est pas trop long. Après, il convient de recoller les morceaux deux à deux voire plus si le morceau n’est pas trop difficile en appliquant toujours cette règle de répétition de trois fois avec de courtes pauses entre chaque. Il n’est pas forcément obligatoire que chaque partie soit sans faute avant de recoller les morceaux. Le temps de repos entre chaque répétition et chaque recollage peut suffire à permettre au cerveau de lui donner le temps de l’effectuer. Et tout ceci jusqu’à réaliser la totalité du passage voire du morceau le cas échéant. En général il suffit de trois répétitions pour recoller un passage avec un autre.

 

 

Pour enregistrer une séquence sans erreur, il ne faut pas hésiter à la jouer dans un tempo assez lent. L’important étant d’enregistrer cette séquence sans erreur afin de fixer des automatismes, des réflexes. La vitesse ne pourra venir que si les automatismes sont convenablement fixés. Et ceci ne peut se faire que dans un tempo où l’on peut maîtriser ses gestes.

 

Bien sûr ne pas hésiter avant de mettre les mains ensemble à travailler les mains séparées, pour les pianistes bien entendu, les harpistes ou les organistes.

 

Dans le cas où l’on veut jouer un morceau en entier, je conseille de d’abord le travailler dans sa totalité lentement en consolidant les passages un peu fragiles. Puis laisser reposer 10 à 15 minutes environ et le jouer dans sa totalité ainsi le travail fait auparavant aura permis une décantation et vous en récoltez les bienfaits.

 

 

On peut travailler un morceau pendant un certain temps, deux, trois semaines voire un mois mais après on commence à saturer, on est plus efficace. Mieux vaut le laisser et le reprendre plus tard, si on peut bien sûr. Dans ce cas vous bénéficierez d’un travail de maturation intérieure. Lorsque vous reprendrez le morceau, vous constaterez qu’il est plus facile à exécuter et que vous aurez fait des progrès sans vous en rendre compte. Dans le cadre d’un concours de fin d’année où le temps est compté on ne peut évidemment pas appliquer ce précepte. Dans ce cas-là ne pas hésiter à fractionner votre travail ponctué par des temps de repos plus ou moins long.

 

 

C’est le sentiment de saturation qui est dangereux et doit être interprété comme un ordre de tout interrompre. Si on peut respecter ses sentiments et ses rythmes naturels, le travail sera bien meilleur. L’envie n’est pas toujours nécessaire. On peut travailler sans être enthousiaste, juste motivé par le devoir. Avec l’enthousiasme, l’envie, c’est plus efficace, bien entendu. En tout cas évitez le travail s’il y a vraiment un blocage, un refus du corps et de l’esprit, une absence d’envie caractérisée, que l’on sentirait de façon évidente. Arrêtez temporairement ou pour un laps de temps plus long.

 

 

D’une façon générale il vaut mieux un travail régulier qu’une grosse quantité de travail et ne plus rien faire par la suite pendant un certain temps. Dans ce sens lorsque l’on n’a pas beaucoup de temps, 5 à 10 minutes par jour sont plus efficaces que rien du tout. Souvent en se fixant de faire un travail trop long par rapport au temps dont on dispose on ne fait rien. Mieux vaut se fixer un petit temps de travail. On s’y mettra plus facilement et il est possible qu’une fois installé à l’instrument, on travaille plus longtemps.

 

 

Mon expérience m’a prouvé que ma façon de procéder permet d’espacer les séances de travail d’une semaine environ si l’élève n’a rien pu faire ou ne veut rien faire. On récolte néanmoins la semaine suivante les fruits de la séance précédente et on peut ainsi continuer d’avancer, lentement certes, mais ça avance.

 

 

Pour le travail d’une pièce rapide il est impératif d’alterner lenteur et vitesse normale. D’abord l’apprendre bien entendu lentement pour bien installer les réflexes et accélérer progressivement jusqu’au tempo désiré. Si une fois montée au tempo on passe son temps à la jouer vite, à un moment donné on ne contrôle plus ses doigts et si l’on persiste, très rapidement le morceau se dégrade de plus en plus. Il faut très régulièrement réinstaller les automatismes dans la lenteur afin d’éviter cette détérioration.

 

 

Pour monter un passage à une vitesse rapide, on peut le sectionner en petits morceaux assez courts que l’on peut jouer quasiment immédiatement à la vitesse. On les répète trois fois chaque en se reposant entre selon toujours le même principe puis on enchaîne les bouts pour arriver à la totalité du passage. Il est important de se reposer un peu plus longtemps entre chaque répétition car le travail de la vitesse est plus fatigant nerveusement et surtout il y a le risque de perdre le contrôle de ses doigts si on enchaîne trop rapidement les répétitions, le cerveau se fatigant plus. Il est aussi très important régulièrement de rejouer lentement le ou les bouts ou le passage dans sa totalité pour ne pas perdre le contrôle de ses doigts et de risquer de détériorer les automatismes acquis sur ce passage.

Le jour d’un concours je conseille de faire le morceau en entier lentement en consolidant aussi tous les passages un peu fragiles. Évitez de le jouer à la vitesse car si cela ne va pas on s’énerve facilement et le fait de vouloir se rassurer va vous entraîner dans des répétitions compulsives qui vont vous plonger dans la spirale infernale décrite ci-dessus.

 

 

Dans le cas où l’on veut rejouer un morceau qui a été travaillé il y a un certain temps, il ne faut surtout pas se précipiter et vouloir répéter de façon compulsive la pièce. Il faut faire quelques tentatives mais à intervalles espacés de temps de repos. Il faut laisser à la mémoire le temps de laisser remonter à la surface les automatismes et les réflexes enregistrés il y a un certain temps. Ceci d’autant plus que morceau a été appris longtemps auparavant. Le morceau se reconstituera plus facilement et le risque de faire des erreurs en sera d’autant plus diminué.

 

 

Cette méthode est très efficace car je l’utilise depuis plus de 30 ans. Elle a fait ses preuves. Elle permet de rapidement mettre les mains ensemble et d’apprendre avec un minimum de travail et un maximum d’efficacité dans un laps de temps relativement court. Les seules personnes qui n’ont pas pu l’utiliser sont des gens très perturbés intérieurement et émotionnellement. Dans ces conditions la mémoire ne peut pas vraiment efficacement imprimer ce que les gestes leur dictent. Mais la proportion de personnes vraiment gênées par ce type de perturbation est en réalité très faible.

 

 

Il est une chose que j’ai pu constater au fur et à mesure des années pendant lesquelles j’ai pratiqué ma méthode : il est plus facile de faire appliquer cette méthode en tant que professeur car on est un observateur extérieur et neutre, que de la pratiquer soi-même car bien souvent on est emporté par le désir et le plaisir de jouer le morceau. Mais avec un peu d’habitude on peut l’utiliser personnellement de façon très efficace. En parlant justement des enfants, il m’est très tôt apparu que les élèves jeunes sont incapables d’utiliser eux-mêmes cette méthode, pour des raisons évidentes de manque d’investissement suffisant et d’application nécessaire dans le travail et son suivi. Ils préfèrent jouer, se faire plaisir et trouvent ennuyeux d’appliquer les conseils d’organisation que je leur fournis. Néanmoins pendant le temps de cours que je leur dispense régulièrement, je les fais travailler systématiquement de cette manière en leur expliquant le mécanisme fort simple et il arrive qu’au bout d’un certain temps quelques élèves, constatant son efficacité et la réduction du temps de travail (là aussi !), ils l’utilisent. Certes d’une façon relativement réduite, mais c’est déjà un début. Leur montrer par l’exemple et attendre que l’intérêt naisse.

 

Travailler aussi lentement pour corriger une erreur. Dans la lenteur on contrôle beaucoup mieux ses gestes.

Voici résumé les principes les plus importants :

  • Coupez le morceau ou le passage en petites cellules facilement réalisables.

  • Ne pas répéter plus de 3 ou 4 fois un passage. Si cela ne suffit pas passer à autre chose.

  • Le jouer 3 fois sans erreur avant de passer au passage suivant.

  • Exclure toute forme de rabâchage donc changez très souvent de chose à travailler.

  • Faire quasiment systématiquement de petites ou plus longues pauses entre chaque répétition et recollage.

  • Pour résoudre un problème à un endroit donné, ne pas reprendre au début du morceau. Réglez le problème là où il est puis le recoller avec ce qui précède.

  • Pour éliminer une ou des erreurs plus ou moins tenaces, s’arrêter et y revenir plus tard.

  • Pour les morceaux rapides alterner lenteur et vitesse.

  • Ne pas hésiter à faire une pause si on se sent fatigué. On travaille mieux reposé.

  • Apprenez lentement pour bien installer les automatismes. La vitesse viendra progressivement par la suite.

 

 

Dernier conseil : je vous recommande d’expérimenter tout ce que je viens de vous livrer et de l’adapter à vos besoins. Bon courage !

 

Cette méthode de travail est aussi applicable dans d'autres formes d'apprentissage comme par exemple, celle des textes dans le cadre des écoles le primaire, secondaire et ultérieur. À tout niveau cela fonctionne. Encore une fois je l'ai fait tester et ça fonctionne ! Ma méthode concerne toute forme d'apprentissage opéré par le cerveau.

Ça marche depuis environ 30 ans a de très rares exceptions près.

 

 

Méthode de l'enseignant (additifs)

 

 

Ces différentes méthodes de travail peuvent tout à fait être réalisées pour la plupart directement par l'élève sans passer par le cours avec un professeur.



Utiliser tous les répertoires, classique, musiques actuelles, pop rock musiques films, jeux, vidéos, mangas, classique, jazz... Si vous pouvez le faire dans votre établissement bien entendu. Il y en a certains qui ont des PPC, parcours personnalisés. Avec eux c’est plus facile à réaliser.



Enregistrer les morceaux, audios et vidéos, même s’ils le connaissent avec l'arrangement réalisé, s’il y a. Ça aide toujours inconsciemment l'apprentissage et les gestes. Et lentement pour un modèle lent quand le morceau est rapide. Sinon ils veulent reproduire instinctivement la vitesse et pour corriger, apprendre il faut avant pouvoir jouer lentement. S’ils ont le modèle plus lent ça sera possible, plus facile pour pouvoir répéter une version moins rapide.

 

 

N'hésitez pas à enregistrer les morceaux qu’ils ne connaissent pas à vos élèves car ils seront plus motivés s'ils les ont en mémoire. Et cela facilitera leur apprentissage. Tout cela rendra vos élèves plus heureux et vous également par la même occasion dans votre profession d'enseignant.

 

Les vidéos aident pour le bon placement sur le clavier. Vidéos et graphisme se complètent bien. Cela aide également à bien se positionner sur le clavier.


Utiliser le mimétisme, le ressenti plutôt que d’intellectualiser. Le modèle auditif et/ou visuel est souvent plus facile à reproduire. Cela m'a permis de constater que la majorité des gens très rapidement, même avec des moyens que l'on dit limités, peuvent se mettre au piano dès le premier cours. Il faut bien entendu choisir le morceau surtout au départ, et adapté au mieux à la capacité des élèves. Ce n’est pas forcément évident au début. Encore une fois, il faut qu'ils soient au maximum dans la réussite. C'est possible avec une mélodie et un accompagnement très réduit. Et bien sûr en complexifiant ultérieurement en fonction des avancées de celui-ci

 

 


L’ordre d'apprentissage à respecter est très important. On ne peut pas faire efficacement plusieurs apprentissages en même temps, gérer vitesse, rythmes, nuances comme peuvent le demander certains professeurs. On ne peut bien gérer qu'une chose à la fois. Une fois un élément installé, on peut passer à autre chose, le précédent étant automatique et donc plus ou quasiment à surveiller, contrôler volontairement. Dans l'ordre, ce sont d'abord les gestes qui doivent devenir réflexes. Impossible d'installer un rythme correct s’il n'y a pas un minimum d'automatismes. Après on peut effectivement s'occuper du rythme et après des nuances.  Réflexes d'abord, rythme et nuances ensuite, le contraire est impossible ou très difficile, ou à un certain, voire haut niveau. Une partition est un enchaînement neuro moteur qui permet de répéter une séquence, toujours la même le mieux possible. Donc fixer un certain nombre de gestes. Le cerveau enregistre tout, le bon et le mauvais. C'est à vous de faire le tri. Et il ne peut se concentrer efficacement que sur une seule chose à la fois.

 

 

S’il y a un morceau qu’un élève ne veut pas apprendre, et qu'il n'a pas le choix sur celui-ci, vous pouvez toujours essayer de le négocier avec le fait de lui laisser jouer, apprendre un morceau qu'il aime ou qu’il a envie de jouer particulièrement. Cette motivation peut-être un tremplin pour aborder une partition qu'il n'affectionne que peu.


 

Faire apprendre pendant le cours le morceau avec le protocole, ma méthode de travail, pour que progressivement l’élève l'intègre dans sa pratique et sa mémoire. Et qu'il n'ait pas trop de travail personnel à faire dans la semaine car, généralement ils ne le font pas...

 

Réévaluer si besoin le niveau d'exigence par rapport au morceau et le baisser s’il est trop élevé pour que l'élève soit dans la réussite et le plaisir.

 

Faire jouer des morceaux connus à un avantage énorme, c'est qu’inconsciemment la mémoire permet de reproduire le rythme sans avoir à le lire sur la partition ou le graphisme. C'est déjà ça d'économisé qui permet de faire jouer plus rapidement. Car le jeu, les automatismes, l'indépendance des doigts et des mains installés avec une certaine vitesse, le rythme est rapidement facile à mettre en place. C’est du vécu je l'ai testé à maintes reprises !


Ne pas hésiter à faire des vidéos aussi. C'est pour que l'élève entende et voit aussi le professeur jouer. Pour certains c'est bien utile.

 

Technique.

Pour ce qui est de la technique, l'attitude face à l'instrument, le corps est intelligent. Il peut naturellement trouver la bonne position qui convient dans une situation donnée. Il faut savoir lui faire confiance. Si vous voulez boire un verre vous ne vous posez pas la question de savoir comment. Le bras, la main trouvent naturellement les bons gestes pour y parvenir. Au piano, ou ailleurs même si c'est plus complexe, c'est pareil. Le naturel est in fine, la meilleure chose. Bien sûr on peut chercher à optimiser un geste pour le rendre plus facile, fluide et rapide.



Pour que les gestes, l'exécution d'un morceau soient naturels, optimaux, efficaces, la détente musculaire est la condition sine qua non qui permet de réaliser et de s'adapter au mieux aux exigences requises.  Comme les sportifs on utilise des muscles et des tendons. Un muscle tendu avant un effort quel qu'il soit ne permettra pas un geste fluide naturel et efficace. Il sera gêné, freiné, ralenti par la tension, la crispation. Donc une exécution plus difficile, beaucoup moins source de plaisir et de possibilité d'expression musicale.



Comment se détendre ?


J'utilise depuis des années une technique très efficace, léguée par J. M. Luisada avec qui j’ai eu des cours pendant quatre ans. C’est simple d'application. Je demande aux élèves de jouer tel ou tel passage sans enfoncer les touches, juste en faisant le geste sur la note et lentement. En étant quelque part le plus mou possible. Je ne dis pas décontracté, je préfère dire mou car ça oblige forcément à un état qui approche la décontraction. Je le fais faire plusieurs fois et après je demande à jouer le même passage en enfonçant un peu plus sans que forcément toutes les notes sortent et soient distinctes. Et finalement je demande à jouer le passage en jouant la totalité des notes donc en appuyant normalement. On peut même passer directement du jeu muet au fait de jouer directement toutes les notes. Généralement cela permet de bien décontracter, donc de fluidifier et rendre la chose plus facile. J'utilise aussi avec les enfants une image qui fonctionne bien : Faire comme les chats qui ont les pattes toutes molles lorsqu'ils sont en hauteur. Cela leur parle bien et généralement, ce procédé fonctionne bien.

 

 

 

Position de la main.

 

Pour ce qui est la position de la main, je n'impose pas de position préalable. La main finit par se placer toute seule naturellement et c'est cela qui est la première chose. Il n'y a qu'à regarder Horowitz et Maria Joao pires. Deux pianistes très différents physiquement et qui jouent de façon radicalement opposée. L'un avec les doigts longs et plats, l'autre avec les doigts plus courts et ronds. La taille de la personne joue un rôle fondamental dans la position de la main. La taille de cette dernière étant en relation directe. Je dis généralement que la main doit être relativement dans le prolongement de l'avant-bras. Mais ce n'est pas une valeur absolue car Bruno Canino, le célèbre pianiste italien, joue avec le poignet plus bas, technique spécifiquement italienne.


 

Au départ je ne dis rien, je laisse faire et progressivement, avec la maîtrise des gestes, l'indépendance des doigts, des mains une bonne position s'installe toute seule. Je dirige aussi le jeu vers une détente maximale. Il n’est à mon avis pas judicieux d'imposer une position, sauf position aberrante, alors que le physique n'est pas mûr, prêt à adopter telle ou telle posture. Cela peut conduire à adopter des positions qui peuvent par la suite interférer et nuire à une position naturelle.



Dans le même état d'esprit, je ne demande pas aux élèves de lever trop les doigts, d'articuler au-delà de ce que les doigts naturellement font. Naturellement la main fournit les mouvements nécessaires et l'amplitude articulaire utile à l'effort nécessaire. Je dis cela car nombre de professeurs conseillent de faire ça à leurs élèves.

Concernant les doigtés, je propose des solutions. Mais il arrive que l'élève ne soit pas à l'aise avec tel doigté et là, on en peut tester ensemble. Même parfois l'élève en trouve un, seul et celui-là lui convient mieux. Pas de problème. Il le conserve. Je propose même à certains de tester seuls entre deux cours tel ou tel doigté et de choisir.

Pour rendre l'élève actif (pédagogie active) et non comme l'oisillon qui ouvre le bec pour qu'on lui donne la becquée, je lui pose une question concernant un problème donné rencontré à un endroit du morceau. Que ferait-il, comment résoudrait-il cet écueil ? Et on en discute. Il essaie, teste, réfléchit, voit ce qui peut ou pourrait se passer si on faisait comme ci ou comme ça... Bref, ça le fait réfléchir, avancer... On ne peut pas faire cela en permanence mais de temps en temps c'est ludique et efficace.



Cela participe à l'autonomie aussi. Ne pas être totalement dépendant d'un prof. Et si l'élève avance par lui-même, cela imprègne beaucoup mieux la mémoire, il mémorise mieux, et permet d'avancer seul, ce qui arrivera un jour ou l'autre…


 

Travail de la vitesse


Pour ce qui est du travail de la vitesse, la virtuosité, à quelque niveau que ce soit, je préconise de travailler en rafale, technique encore héritée de J. M. Luisada. Il s’agit de jouer des passages assez courts que l'on peut jouer assez vite, voire très vite. Deux trois fois, pas plus, après l'avoir joué lentement. S'arrêter assez souvent, ne pas enchaîner trop vite et alterner lent et vite. Et ensuite, recoller les bouts avec des moments de repos brefs assez fréquents (cf. méthode de travail). Travailler vite fatigue plus vite, donc ne pas faire ça trop longtemps. Ne pas dépasser la vitesse que l'on peut atteindre pour garder un certain contrôle et que cela reste assez clair, propre et régulier. Et tout cela le plus détendu possible. La vitesse avec des tensions musculaires n’est pas optimale.

 

Dans le même ordre d'idée, qui peut le plus peut le moins. Pour apprendre plus vite ou enregistrer une séquence rapide avec plus de sécurité et d'aisance, pratiquer la même chose que précédemment mais cette fois pour jouer plus vite un passage de façon à ce qu'à la bonne vitesse, donc inférieure, l'élève soit à l'aise. Pratiquer donc en fractionnant aussi le passage en petits bouts facilement exécutables plus vite. Si l’élève le peut bien sûr… Et toujours détendu au maximum.

 

Pour ce qui est des écarts que certains morceaux, passages requièrent, on peut pratiquer des étirements régulièrement en jouant des intervalles de plus en plus grands entre deux doigts, 2 3,2 4,2 5,3 5,4 5 etc, en ne restant pas trop longtemps dans cette position, 4 à 5 secondes, et sans trop forcer surtout !

 

Analyse, moyens mnémotechniques.

 

L'analyse musicale est aussi un très bon moyen d'apprendre en analysant la partition, dans le répertoire classique, en comprenant sa structure qui souvent se rapporte à des schémas d'organisation classique, forme sonate, forme Rondeau, variation d'un thème… Ça aide aussi à apprendre par cœur car au lieu d’y voir une partition longue, difficile, on y voit un plutôt une structure qui correspond à un schéma prédéterminé. Les moyens mnémotechniques sont aussi de très bons systèmes pour mémoriser un passage, un morceau, une marche mélodique, harmonique ascendante ou descendante…

 

Ne pas hésiter à faire jouer par cœur à utiliser d'autres formes mémorisation, mémoire visuelle, digitale et autres…

 

Arrangements

Être au maximum dans la réussite implique de pouvoir réaliser potentiellement des arrangements, si avez le temps naturellement. Je ne parle que pour les cours de piano ici. Et ceci dans tous les répertoires possibles et aussi autorisé par votre établissement. C'est beaucoup plus facile et réalisable dans les associations ou dans le cadre des cours privés. Il y a un risque à long terme de découragement et d'abandon si l'élève est dans l'échec. Il y a toujours nécessité de revoir en permanence, si nécessaire vos niveaux d'exigence, le but à atteindre (Les partitions éditées sont figées, fixées définitivement et difficilement modifiables). Dans un arrangement l'élève doit au minimum jouer le morceau avec une mélodie et un accompagnement. La mélodie n'étant que très peu modifiable, c'est donc l'accompagnement qui sera l'objet de modifications potentielles, donc la plupart du temps simplification. Toujours pouvoir reconnaître pour lui le thème du morceau est indispensable. Il faut alléger, réduire l’accompagnement pour qu'il puisse jouer à une bonne vitesse sans trop de difficultés techniques. Il est toujours possible de simplifier même à l'extrême un accompagnement. La seule présence du thème avec quelques notes donne à l'élève le sentiment de satisfaction par la reconnaissance du thème. Et donc de réussite aussi. Très majoritairement les deux sont liés.


Dans les arrangements, privilégier une main gauche la plus légère possible afin de ne pas alourdir, freiner l'avancée du thème. Les déplacements doivent être minimaux et alléger l'harmonie au maximum. A voir avec évidemment avec les compétences, facilités techniques, digitales des élèves. Privilégier le par cœur pour la fluidité, l'aisance et, finalement, le plaisir. Ne jamais le perdre de vue, c'est très important de conserver celui-ci ! Ex. p 38 La lettre à Elise.

 

Ne pas hésiter à utiliser internet, YouTube pour écouter les musiques, voir les tutos, trouver des partitions mises en ligne… C’est une aide précieuse et un gain de temps énorme pour réaliser des partitions, des arrangements et copier des thèmes.


Utiliser des logiciels d'édition musicale (Finale, Berlioz, Encore, logiciels gratuits…) pour vos arrangements. Ça vous permet de faire évoluer celles-ci pour vos élèves. C'est plus clair. La clarté aide, participe aussi à l'apprentissage d'un morceau. On peut bien sûr faire des arrangements avec des partitions écrites à la main mais ne jamais oublier de privilégier la clarté. N’oubliez pas l’utilisation aussi de mes graphismes pour vos arrangements.



L'élève doit toujours être au maximum dans la réussite ! Toujours adapter la partition afin qu'il réussisse à la jouer. On peut bien sûr la rendre un peu complexe et tenter la chose. Si cela s'avère impossible, revenir à ce qui est possible. Sinon cela crée un blocage et un sentiment de ne pas réussir de la part de l'élève et donc un frein à l'avancée de ses progrès, de sa motivation, de son désir d'avancer de progresser.

 

Vous pouvez faire des arrangements par vous-même et réaliser des graphismes de lecture avec les schémas et leur principes livrés ici, mais il est tout à fait possible que je les réalise pour vous. Je vous laisse mes coordonnées à la fin de ce petit traité. Je vous les réalise gracieusement.


Mode d'emploi, graphisme et exemples

Ce genre de graphisme se présente comme une tablature de guitare mais avec le clavier d’un piano, celui-ci ayant pivoté de 45° vers la gauche. Les notes à jouer sont indiquées par les points noirs, et les notes altérées par des points blancs, réalisés au correcteur blanc, sur les gros traits noirs qui représentent les notes noires du clavier, les altérations. En plus le nom des notes est marqué à gauche de chaque portée. L’endroit où jouer sur le clavier est indiqué par les numéros à côté des notes, ex. do4, do3… Les doigtés peuvent être écrit au-dessus des notes indiquées comme sur une partition classique. On peut aussi relier les notes à jouer ensemble, MD MG par un trait léger au crayon pour que les correspondances entre les deux mains soient plus visibles.

Ex.1

 

 

Ex.2

 

Ex.3

Le petit nègre

 

Ex.4

 

Ex.5

 

 

 

 

 

Créations graphismes

Il faut que vous imprimiez l’exemple vierge.

Après il faut voir le nombre de mesures à mettre par ligne.

Fixer pour la main droite et la main gauche la taille des portées supérieur et inférieur en fonction de la tessiture, de l’ambitus de la mélodie et de l’accompagnement à transcrire pour chaque main.

Puis découpez et rajoutez un bout de clavier si nécessaire pour avoir la totalité des notes à mettre sur les portées.

À partir de là, superposer les 2 portées découpées, ou non si elles sont déjà réunies. Puis mettre la musique et les barres de mesure. Le tout ne doit pas être trop serré pour le confort de lecture. Bien superposer les 2 mains.

Ensuite découper chaque portée pour réduire leur taille au minimum.

Les coller sur une feuille A4. Et terminer par dessiner une accolade pour les réunir. Puis repasser en noir avec un feutre ou un stylo gel, et mettre le reste des indications. Faire la même chose pour la ligne suivante et superposer les systèmes pour en faire des pages.

 

 

 

Graphisme vierge

Vous pouvez les imprimer et les découper selon vos besoins. Comme les exemples ci-dessus.

 

 

Quelques formules d'accompagnement MG

 

 

 

 

 

Conseils d'harmonie pour les arrangements


Tout d'abord, en cas de simplification MG de l'harmonie ne garder au moins que l'intervalle de 3ce ou 6xte. Ça sonne toujours bien. Au pire une seule note, la fondamentale si possible. Et privilégier des mouvements conjoints. Tester auditivement le résultat.


Si vous voulez enchaîner des harmonies, il est possible d'éviter des déplacements MG peut être gênants ou inutiles en privilégiant des notes communes ou proche pour enchaîner les accords (2ème ligne). Ou enchaîner à distance des positions dont l'empreinte digitale est identique (les autres lignes).

 

 

 

 

Exemple de simplifications MG : La lettre à Elise

 

 

 

–—


Je comprends très bien que pour professeurs de conservatoires et d’écoles de musique, il est difficile de s'occuper du plaisir de l'élève et/ou faire des arrangements.


Mais plaisir et exigence, même à haut niveau ne sont pas incompatibles, antagonistes, ni antinomiques. Il faut essayer de réconcilier ces deux choses, surtout dans la musique classique !!!!

 

L'apprentissage du classique n'est pas antinomique avec les pratiques que je préconise. Mon expérience l’a largement prouvé, même à haut niveau.

 

En fin de compte tout cela fonctionne bien, voire très bien, mais on ne fait toujours qu’au mieux… Ça n'empêche pas les élèves d'arrêter, d'être démotivé, de ne pas forcément y arriver etc Mais les années l'ont prouvée, cela fonctionne bien, voire très bien la grande majorité du temps !

 

Il n’est pas exclu que dans l’avenir je puisse organiser des formations pour aider les professeurs, voire les musiciens directement, afin d’initier, aider à l’utilisation, la compréhension de mes outils pédagogiques : lecture, fabrications graphismes, méthode de travail... Des enseignants m’ont déjà posé la question.

 

Ce traité est conçu pour le piano principalement mais la méthode de travail et celle de l’enseignant pour les autres instruments aussi.

Bon plaisir !!!

 

 

Bio Sylvain Thomas

Pianiste-Concertiste, Compositeur. Diplômé de l’Ecole Normale de Musique de Paris en piano, musique de chambre, harmonie, contrepoint et fugue.

Diplômé en orchestration.

Grand Prix du Concours International de Composition Notre-Dame et la Mer et du Concours International de composition de Lutèce.

Publié aux Editions Max Eschig, Combre et Billaudot.

Maîtrise de Musicologie à la Sorbonne.

Capès de musicologie.

 

Sylvain Thomas se passionne aussi très tôt pour le jazz. Il s’est produit aussi bien en solo qu’en trio et avec un orchestre de jazz. Il développe un concept de concert qui mêle classique et jazz.

 

 

Sylvain Thomas chante, écrit des chansons et se produit aussi régulièrement dans les cafés-concerts parisiens en tant qu’ACI, Auteur Compositeur Interprète.

 

Il est le fondateur et directeur artistique du Festival Musique en liberté qui a vu le jour à Neuilly Plaisance en mai 2019.

 

Tel : 06.19.72.37.11

sylvain.thomas28@gmail.com

www.editionsylvainthomas.com

N'hésitez pas à m'écrire pour toute question, suggestion, réalisations de partitions ou tout autre chose. Je vous répondrai très volontiers.

 

Protégé par la S.G.D.L. et la S.A.C.D.

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